Je suis en rencontre avec une personne qui me fait part des améliorations qu’elle constate dans sa vie : elle a acheté du chocolat et trois semaines plus tard il lui en reste encore; elle a laissé quelques bouchées dans son assiette, se sentant rassasiée; au restaurant, elle a spontanément choisi une salade, par choix, écoutant son envie du moment; elle n’a pas eu de rage alimentaire au cours de la dernière semaine...
Je l’écoute et au bout d’un moment lui demande si elle se sent fière d’elle. Tu aurais dû voir l’interrogation dans son visage! Quoi? De quoi tu parles? Ressentir de la fierté? C’est quoi, ça?
Cette conversation, je l’ai eue avec de nombreuses personnes et il me semble essentiel de parler de fierté avec toi aujourd’hui. Pourquoi, me diras-tu? Quel est le lien avec le poids? Ou avec les débordements alimentaires?
C’est simple : la fierté, c’est ta récompense!
Parmi les gens qui souffrent de débordements alimentaires, plusieurs ont une sensibilité élevée à la récompense. Ces personnes ont davantage besoin qu’un comportement qu’elles estiment positif soit suivi d’une récompense. Cette récompense tant désirée prend généralement une forme tangible, comme de la nourriture ou des achats.
À l’inverse, elles ont aussi tendance à utiliser la punition suivant un comportement qu’elles jugent négatif : ne pas prendre de dessert, par exemple, sauter un repas, se remettre au régime. Elles fonctionnent sur un mode punition-récompense.
Le problème vient du fait que ce mode de fonctionnement s’appuie sur des aspects externes à la personne. Il la rend dépendante de l’objet comme récompense, la personne développant une difficulté, voire une incapacité à se récompenser elle-même par des aspects internes.
Tu me vois venir, n’est-ce pas? La fierté, c’est justement la récompense interne et saine qu’on peut s’offrir à tout moment. Et elle est gratuite. C’est la fierté qui récompense adéquatement nos efforts, qui nous comble. Avec la fierté, pas de besoin de manger ou de dépenser des sous. Elle se suffit à elle-même. 😁
D’accord, mais comment fait-on pour ressentir de la fierté?
Ça, c’est la question qui vient une fois qu’on a compris l’importance de la fierté. Certaines personnes n’ont jamais appris à se sentir fières d’elles-mêmes. Mon conseil? Elles doivent remédier immédiatement à cette situation, sinon, c’est la mort assurée! Bon, j’exagère légèrement, mais c’est te dire l’importance de la fierté!
Je te propose de faire un test : pose une action qui te demande un effort afin d’aider une personne autour de toi. Lorsque ce geste sera accompli, remarque la chaleur que tu ressens en toi, l’apaisement, la satisfaction. C’est la fierté. Observe également ton changement de posture : as-tu la tête plus haute, le dos plus droit ou le pas plus volontaire? J’ai demandé à une cliente comédienne de ressentir la fierté. Habituée à jouer les émotions, elle s’est tout de suite redressée sur sa chaise pour illustrer ce sentiment. C’est parce que la fierté génère aussi un sentiment de compétence.
À partir de maintenant, porte attention aux efforts que tu poses, petits ou grands, et qui peuvent générer de la fierté. Pars à la recherche de la chaleur dans ton corps, habitue-toi à la ressentir. Avec le temps, tu pourras combler toi-même tes besoins d’apaisement et de compétence. Et une personne apaisée qui se sent compétente a moins le réflexe de manger.
À bientôt!
Judith Petitpas, travailleuse sociale
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